Que faisons-nous ?
PER a organisé pour trois ans, de juillet 2017 à juin 2020, son action sous la forme de 2 projets. Ils s’inscrivent dans la lignée de ce qu’a fait PER depuis ses débuts en apportant quelques améliorations notables. D’une part, ces projets prennent en compte de nouveaux besoins prioritaires tels qu’ils ont été recueillis directement auprès des bénéficiaires D’autre part, l’introduction d’un système rigoureux de gestion par projet permet à PER d’améliorer le suivi de son action; et par conséquent de mieux rendre compte de son impact et de ses dépenses.
Notons qu’au-delà de ces 2 projets, PER est capable de débloquer des fonds d’urgence en cas de circonstances spéciales.
Bien que l’Indonésie soit en pleine croissance économique depuis la fin des années 1990, de nombreux ménages en sont exclus et la pauvreté demeure un réel défi. Selon la Banque Mondiale, 25 millions d’Indonésiens vivent sous le seuil de pauvreté de 2 dollars par jour, tandis que la moitié des ménages vit autour du seuil de pauvreté national établi à 425.250 rupiahs ou 30.35$ par mois.
De fortes disparités géographiques, économiques et sociales entraînent un Indice de Développement Humain faible. L’Indonésie se situe à la 111ème place sur 189, entre la Libye et le Samoa (PNUD, 2019). La jeunesse indonésienne, qui représente 1,2/3 des 269,87 millions d’habitants, est un atout certain pour le développement de l’Indonésie. Mais pauvreté et vulnérabilité frappent la moitié de la population et affectent plus durement les enfants et les jeunes adultes. Les indicateurs de santé, éducation et de protection de l’enfance reflètent de fortes disparités qui compromettent le déploiement du potentiel de cette jeunesse.
Ayant conscience des difficultés rencontrées en Indonésie par un grand nombre d’enfants et de jeunes, PER souhaite contribuer à la protection de l’enfance et agir en faveur de l’éducation et de la santé des enfants et des jeunes les plus défavorisés de ce pays.
La malnutrition reste une préoccupation nationale majeure pour la frange la plus pauvre de la population, même si des progrès ont été réalisés depuis les années 1990 (UNICEF, 2020). La sous-nutrition infantile touche un tiers des enfants de moins de 5 ans. La malnutrition a des impacts importants au niveau du développement cognitif et physique de l’enfant, cela compromet les chances de l’enfant d’aller à l’école et sa capacité à apprendre.
Le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans a diminué mais reste préoccupant car il est estimé que 150.000 enfants meurent chaque année, soit 400 par jour. Le taux de mortalité des enfants est 3 fois plus important parmi les familles les plus pauvres. Ces enfants marginalisés meurent de maladies pourtant facilement curables, telles les pneumonies et les diarrhées. Mais la disponibilité et l’accès à un service de prévention et de traitement devraient être une réalité pour tous (UNICEF, 2020), ce qui n’est pas le cas.
Le handicap sous toutes ses formes toucherait 3 millions d’enfants et de jeunes en Indonésie (SUSENAS/UNICEF, 2018), et bien souvent les familles et communautés ont honte de leurs enfants handicapés. Il en résulte une forte marginalisation de ces enfants, souvent mis à part, cachés et exclus de l’école et la communauté, au lieu d’être soignés, aidés et intégrés.
En Indonésie, la durée moyenne de scolarisation est de 7,5 ans (6,9 pour les filles et 8,1 pour les garçons) alors que la durée moyenne espérée est de 12,7 (IDH, 2014). Cette différence s’explique par un fort décrochage scolaire surtout de la part des enfants issus des familles les plus pauvres qui, pour la plupart, travaillent d’une façon ou d’une autre. Selon l’UNICEF Indonésie, 2,5 millions d’enfants indonésiens ne sont pas scolarisés, dont 600.000 en primaire et 1,9 million dans le secondaire. Au final, seuls 44% de la population (39,9% de femmes 49,2 d’hommes) auront suivi un enseignement secondaire ou supérieur (IDH, 2014).
Le taux d’alphabétisation des jeunes est élevé: 98,8% (IDH, 2014), mais ceci cache de fortes disparités géographiques et de genre. Le taux chute autour de 85% dans les provinces les plus reculées et les filles sont en général moins éduquées, l’alphabétisation des femmes se situant plutôt autour de 90% (UNICEF).
Selon l’UNICEF, 2 millions d’enfants vivent sans leurs parents, pour une raison ou pour une autre. . Certains sont placés dans des centres privés. Dans le pire des cas, ils se retrouvent livrés à eux mêmes, dans la rue. Selon le Ministère des Affaires Sociales, il y aurait 230 000 enfants de la rue en Indonésie dont 8 000 dans la métropole de Jakarta.
Le droit à l’identité garanti par l’enregistrement de la naissance et l’obtention d’un certificat est un véritable problème en Indonésie (UNICEF). Seuls 67% des enfants de moins de 5 ans (Statistics Indonesia, 2012) sont enregistrés, les autres enfants n’ont pas d’existence officielle. La plupart sont des enfants des rues en milieu citadin ou des enfants défavorisés en milieu rural, des orphelins ou bien ils sont simplement issus de mariages religieux, non enregistrés civilement. Cette situation est dramatique pour ces enfants: ils ne peuvent pas avoir accès aux droits élémentaires que constituent l’éducation et la santé, ni obtenir de carte d’identité, et ne pourront donc ni voter ni travailler de manière officielle. Ils sont aussi plus vulnérables au trafic d’enfants, au travail des enfants et à d’autres formes d’exploitation.