Contexte Indonésien
De fortes disparités géographiques, économiques et sociales entraînent un Indice de Développement Humain faible. L’Indonésie se situe à la 108ème place sur 187, entre la Palestine et le Botswana (PNUD, 2014). La jeunesse indonésienne, qui représente 1/3 des 249,9 millions d’habitants, est un atout certain pour le développement de l’Indonésie. Mais pauvreté et vulnérabilité frappent la moitié de la population et affectent plus durement les enfants et les jeunes adultes. Les indicateurs de santé, éducation et de protection de l’enfance reflètent de fortes disparités qui compromettent le déploiement du potentiel de cette jeunesse.
Le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans a diminué mais reste préoccupant car il est estimé que 150.000 enfants meurent chaque année, soit 400 par jour. Le taux de mortalité des enfants est 3 fois plus important parmi les familles les plus pauvres. Ces enfants marginalisés meurent de maladies pourtant facilement curables, telles les pneumonies et les diarrhées. Mais la disponibilité et l’accès à un service de prévention et de traitement devraient être une réalité pour tous (UNICEF, 2012), ce qui n’est pas le cas.
Le handicap sous toutes ses formes toucherait 3 millions d’enfants et de jeunes en Indonésie (UNICEF, 2013), et bien souvent les familles et communautés ont honte de leurs enfants handicapés. Il en résulte une forte marginalisation de ces enfants, souvent mis à part, cachés et exclus de l’école et la communauté, au lieu d’être soignés, aidés et intégrés.
Le taux d’alphabétisation des jeunes est élevé: 98,8% (IDH, 2014), mais ceci cache de fortes disparités géographiques et de genre. Le taux chute autour de 85% dans les provinces les plus reculées et les filles sont en général moins éduquées, l’alphabétisation des femmes se situant plutôt autour de 90% (UNICEF).
Le droit à l’identité garanti par l’enregistrement de la naissance et l’obtention d’un certificat est un véritable problème en Indonésie (UNICEF). Seuls 67% des enfants de moins de 5 ans (Statistics Indonesia, 2012) sont enregistrés, les autres enfants n’ont pas d’existence officielle. La plupart sont des enfants des rues en milieu citadin ou des enfants défavorisés en milieu rural, des orphelins ou bien ils sont simplement issus de mariages religieux, non enregistrés civilement. Cette situation est dramatique pour ces enfants: ils ne peuvent pas avoir accès aux droits élémentaires que constituent l’éducation et la santé, ni obtenir de carte d’identité, et ne pourront donc ni voter ni travailler de manière officielle. Ils sont aussi plus vulnérables au trafic d’enfants, au travail des enfants et à d’autres formes d’exploitation.
Ayant conscience des difficultés rencontrées en Indonésie par un grand nombre d’enfants et de jeunes, PER souhaite contribuer à la protection de l’enfance et agir en faveur de l’éducation et de la santé des enfants et des jeunes les plus défavorisés de ce pays.